Peut-on soigner la maladie coeliaque ?

Bonjour,

 

La maladie cœliaque touche environ 1  % de la population en France, c’est une maladie auto immune due principalement à l’absorption de gluten.

Quels sont les aliments autorisés ? Quels sont les traitements ?

 

Cette maladie est le résultat d’une allergie au gluten qui se manifeste par des douleurs abdominales, de la diarrhée, une grande fatigue, des inflammations et autres problèmes de santé.

L’intestin grêle perd ses villosités ce qui conduit à une hyperperméabilité du grêle laissant passer dans l’organisme des substances et des organismes pathologiques. Cette destruction des villosités entraine une mal absorption des nutriments conduisant à une perte de poids, à de l’anémie. Leur rôle primordial est dans le mécanisme d’absorption des nutriments.

J’imagine ainsi le gluten, une protéine de certaines céréales, comme une pierre ponce détruisant les villosités de l’intestin grêle.

 

Des explications :

 

 

 

L’intérieur de l’intestin est tapissé d’une sorte de moquette plissée formée de poils de moins d’un millimètre de haut qu’on appelle les villosités intestinales. Ces replis de la paroi intestinale développent une surface estimée à 250 m2. Chaque poil est revêtu d’une couche de cellules appelées entérocytes épaisse d’à peine 4/100ième de mm, et en dessous il y a un tapis parcouru d’innombrables vaisseaux sanguins microscopiques qui absorbent les nutriments.

Entre chaque entérocyte, il existe un espace dont le rôle est très important et qui s’appelle la jonction serrée. Cet espace a une fonction essentielle : il contrôle la perméabilité de l’intestin.

Les « jonctions serrées » servent de barrières aux molécules insuffisamment digérées, donc trop grosses et nocives d’origine alimentaire ou bactérienne. Lorsque des jonctions serrées sont altérées ses substances traversent la muqueuse intestinale, se diffusent dans l’organisme provoquant différents troubles d’origine inflammatoire et peuvent alors induire l’apparition de maladies auto-immunes ou d’allergies.

 

La perméabilité de l’intestin dépend de nombreux facteurs. Elle est notamment régulée par une protéine, la zonuline, qu’on peut considérer comme une hormone et dont la découverte date du début des années 1990. La zonuline est fabriquée par la muqueuse intestinale. À l’heure actuelle, on ne connaît pas encore tous les facteurs capables de perturber la zonuline et donc d’augmenter la perméabilité intestinale. Il est probable que certains produits chimiques environnementaux comme les perturbateurs endocriniens ou les pesticides jouent un rôle non négligeable, mais l’alimentation semble le point le plus important étant donné la quantité de molécules que nous ingérons chaque jour.

 

Bien que les recherches soient encore en cours, il est néanmoins important de connaître les facteurs aisément modifiables qui perturbent la production de zonuline ou augmentent directement notre perméabilité intestinale.

On peut citer notamment :

-   le blé moderne chez les personnes atteintes de maladie cœliaque comme chez les personnes saines, et ce, quelle que soit la sensibilité génétique.

-   La caséine (80 % des protéines du lait et des produits laitiers sont de la caséine),

-   mais aussi pour certaines personnes les pommes de terre,

-   les piments, les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène par exemple),

-   la chimiothérapie, la radiothérapie,

-   le déficit en zinc (qui touche plus de 79 % des Françaises) et le déficit en vitamine D (qui touche plus de 80 % des Français).

Pour le Dr Jean Seignalet qui ne parle pourtant pas de zonuline, ce sont aussi ces aliments ou molécules qui sont responsables de l’hyperperméabilité intestinale. Tout se recoupe.

 

Ainsi il est facile de comprendre que les personnes souffrant de la maladie cœliaque ne dispose que d’un seul traitement efficace et reconnu à l’heure actuelle. Il leur faut supprimer toute trace de gluten, à vie ! Et même pour beaucoup la caséine des laitages.

Les personnes diagnostiquées cœliaques bénéficient d’un remboursement partiel d’aliments diététiques sans gluten.

 

On devine que c’est très difficile car on trouve du gluten partout et pour ces malades même des traces de gluten peuvent être nocives.

 

Quels sont les aliments à éviter ?

-         Tous ceux qui sont à base de céréales contenant du gluten et la plupart des aliments ultra-transformés.

Donc tout ce qui contient du blé, du froment, du kamut petit ou grand, de l’orge, de l’épeautre, du seigle, de l’avoine sauf si garanti sans gluten, et leurs dérivés.

-         Mais aussi très souvent la caséine des laitages

 

Il s’agit de lire les étiquettes, le malade n’a pas le choix s’il veut mener une vie en bonne santé. Cela va des pâtisseries en passant par la moutarde, les plats industriels, les surimis, les glaces, les desserts, des chocolats, tout doit passer au crible.

 

Car gare au gluten caché !

Il y en a dans certains médicaments, des compléments alimentaires, des dentifrices, et rouges à lèvres,

De manière générale cette allergie au gluten doit systématiquement  amener celui qui en souffre à se munir de  » loupes grossissants » et lire systématiquement toutes les étiquettes et notices. Pour vous guider vous avez aussi un logo officiel  ou un épi de blé barré.

 

Autres ingrédients à traquer :

-         Les arômes de blé

-         La dextrine qui peut être contaminée

-         Le malt et le maltose, le son, la gomme d’avoine E411

-         Les épaississants

-         Les E1400 à 1452

-         Des anti agglomérants à base de farine que l’on trouve dans des épices et herbes déshydratées, les fruits secs,

-         La fécule

-         Les gélifiants

-         Etc.

 

Vous allez vous dire « mais alors qu’est-ce que je mange » ?

Etant moi-même hautement sensible au gluten et à la caséine des laitages, je peux vous dire qu’il y a beaucoup à manger et que l’on n’est pas privé. En fait on réapprend à cuisiner, j’ai découvert de nouvelles saveurs. C’est sûr je n’ai pas la même exigence qu’un cœliaque mais je dois traquer aussi le gluten et la caséine. Ce n’est plus un problème même si parfois savourer un vrai bon croissant ne me déplairait pas ! Si des traces de gluten ou même un peu de « gluten » est présent dans certaines préparations ce n’est plus nocif maintenant contrairement à une personne souffrant de la maladie coeliaque.

Quant aux laitages, lorsque l’intestin grêle est réparé pour les personnes sensibles, on peut en reconsommer mais il y a un seuil de tolérance variable selon les individus. Les mieux tolérés sont de brebis ou de chèvre, les fromages aillant subis une fermentation, et plus ils sont vieux, mieux ils sont tolérés car les bactéries, les enzymes ont déjà fait un travail de découpage des protéines « nocives » ou « sensibilisantes » ou « intolérantes » contenues dans les laitages. Il vaut mieux privilégier des laitages « bio », non pasteurisés, issus d’animaux qui mangent de l’herbe et ayant subis le moins de traitements hormonaux et antibiothérapies possible !  N’oublions pas tout de même que les laits d’animaux sont normalement conçus pour un bébé animal dont les besoins sont différents de ceux d’un bébé humain. Le bébé animal, pour des raisons de survie, doit grandir et devenir fort, vite !

Vous avez toutes sortes de céréales ou pseudo-céréales comme le sarrasin, le millet, le riz, l’amarante, le tapioca, le manioc, le quinoa, la châtaigne et leurs dérivés, on trouve des farines et des préparations à base de pois chiche, de lentilles, de noix de coco, de lupin, de teff, de sorgho, de souchet, de chanvre, les boissons végétales.

Quant au maïs,  attention ! D’une parti, il doit être non OGM et pour certaines personnes, le maïs n’est même pas admis pour sensibilités.

L’ arrow-root est la fécule extraite du rhizome d’une plante tropicale d’Amérique du sud, elle facilite la digestion et a de nombreuses vertus.

-   C’est un excellent liant (inodore et riche en amidon) qui épaissit les liquides.

-   Elle peut ainsi remplacer la farine et même les œufs dans toute préparation.

-   L’ arrow-root est donc tout particulièrement conseillée aux estomacs fragiles (acidités gastriques, problèmes digestifs) et convient parfaitement aux bébés (diarrhées, coliques).

-   Elle a des propriétés adoucissantes et anti-inflammatoires.

-   Elle a un effet anti-vomitif.

-   Elle est riche en calcium.

-   Elle s’utilise également en talc végétal pour soigner l’eczéma, les échauffements, les irritations cutanées, etc.

-   Elle est composée à 80% de sucres lents et elle est pauvre en protéines. Elle est donc un excellent produit énergétique.

 

Vous avez les oléagineux, la noix de coco et leurs dérivés.

 

On n’oublie pas aussi tous les aliments bruts ou peu transformés, les poissons, les viandes, les volailles, les œufs, les fruits et les légumes, mais aussi un bon vin, le cidre, les spiritueux.

 

Dans nos rayons : des produits transformés sans gluten comme les pâtes  à base de sarrasin et de riz complet, des pâtes feuilletées ou brisée ou à pizza, des viennoiseries, des pains. Je vous invite à lire les étiquettes car certaines marques qui font leur business du sans gluten offrent des produits bourrés de graisses, de sucres et de substances inutiles qui finissent à la longue par être aussi dangereuses que le gluten.

 

Sachez que vous avez de faux ennemis, des substances contiennent le mot « blé » mais il n’y a pas de gluten. C’est le cas de la dextrose de blé, du glucose de blé, de la maltodextrine de blé.

En fait dans ces substances on utilise la partie glucidique (le sucre) du blé.

En ce qui concerne l’amidon de blé, il vaut mieux que soit indiquée la mention amidon transformé ou modifié de blé.

 

Une fois que l’on supprime déjà le gluten de son assiette,  l’inflammation commence à réduire et en quelques semaines, voire moins,  un mieux se fait ressentir.

Pour « réparer » l’intestin comptez environ  18 mois, parfois moins, souvent plus, voir quelques années. Cependant même après « réparation », il ne sera plus possible de consommer du gluten sous peine de relancer la maladie, n’oublions pas qu’il s’agit d’une maladie auto-immune et le système immunitaire à intégrer l’information.

Il s’avérera également nécessaire de supprimer la caséine contenue dans les laitages car cette molécule n’est pas bien assimilée et tant que l’intestin grêle reste poreux, ces substances passent dans l’organisme et provoque différents troubles inflammatoires notamment articulaires. La caséine pourra ou ne pourra pas, par la suite, être mieux tolérée, selon un seuil de tolérance variable selon les individus.

 

Votre médecin pourra vous prescrire des stéroïdes pour l’inflammation le temps que l’alimentation sans gluten fasse effet.

 

Comment aider son corps naturellement et efficacement ?

On a compris que la remédiation alimentaire est un impératif.  Comme un cœliaque a souffert d’une mal absorption des nutriments, il y a des carences et votre médecin va vous conseiller pour combler ces déficits, avec des minéraux comme le magnésium, le zinc, du calcium et des vitamines.

Les praticiens de santé naturelle vont suggérer du collagène et de la L’glutamine, une substance naturelle qui va aider à nourrir les entérocytes (les cellules du grêle) pour « réparer » le grêle, , les omégas 3 vont aider aussi à combattre l’inflammation, des enzymes digestives et des probiotiques après avoir nettoyé l’organisme à base de champignons et/ou d’huiles essentielles, et sous oublier de renforcer le système immunitaire.

Tant que le grêle est endommagé, les supplémentations sous forme sublinguale seront les mieux adaptées car elles n’auront pas à passer par le cycle de la digestion. Les jus de légumes maison seront parfaitement tolérés,  nourriciers. Les vertus du céleri, du fenouil, du chou kale, du persil, des feuilles vertes, de la grenade, du citron, de la pomme, de la betterave rouge, de la carotte, notamment, feront merveille, sans oublier de la racine de curcuma dont les multiples vertus ne sont plus contestées.

 

Quels sont les traitements médicaux du futur ?

Neutraliser et inactiver le gluten, renforcer la barrière intestinale pour la protéger des attaques du gluten, renforcer le système immunitaire, autant de pistes à explorer pour le moment.

Des études ont montré qu’une population de Russie les Karéliens souffrent moins de maladies auto immunes car ils sont plus au contact de différentes poussières, bactéries et microbes, leur système immunitaire est plus fort et plus actif contre ce type de pathologies notamment la maladie cœliaque ainsi que le diabète de type 1, la thyroïdite d’ Hashimoto.

 

On a découvert qu’une infection virale avec des virus intestinaux peut déclencher la maladie chez certaines personnes, piste que l’on retrouve dans d’autres maladies auto immunes. On remarque que la plupart des enfants mangent leurs premières céréales à gluten vers l’âge de 6 mois alors que leur système immunitaire est vulnérable aux agents pathogènes comme les virus et pour des raisons X  (vaccination, pollutions diverses, génétiques,….), en fait ce qu’on appelle l’épigénétique, ces enfants seraient plus sensibles aux infections virales et leurs conséquences. Les chercheurs se posent la question de l’opportunité de la poursuite vaccinale des enfants à risques de maladie cœliaque.

 

La piste du microbiote n’est pas négligée, on a montré qu’un déséquilibre de la flore bactérienne était impliqué, certaines bactéries ennemies prévalent et favoriseraient l’hyperperméabilité du grêle. Plus de bifidobactéries, plus de lactobacilles semblent être une nécessité. Il faut savoir que notre flore varie aussi selon la façon dont nous sommes nés, par voie basse ou césarienne, si nous avons été allaités, notre génétique, notre alimentation, notre environnement.

La recherche va aussi vers les enzymes digérant le gluten. En 2017 des chercheurs italiens ont mis au point un hydrolat à base d’acide hyaluronique pour protéger une enzyme capable de digérer le gluten.

 

La maladie cœliaque peut être handicapante tant pour le malade que pour la famille, cependant on peut vivre normalement, cela exige de la part du malade ainsi que de tous ceux qui sont sensibles au gluten et à la caséine de modifier leur hygiène de vie, leur alimentation. Il y a une autre alimentation plaisir et ce n’est pas les recettes gourmandes qui manquent.

A bientôt !

 

 

DES SOURCES :

http://www.thierrysouccar.com/sante/info/quand-lintestin-devient-une-passoire-841

Site de l’Association Française Des Intolérants Au Gluten http://www.afdiag.org/

– Des produits sans gluten et sans caséine http://www.sansglutensanscaseine.com/

 

A LIRE :

-          Julien Venesson, dans Gluten comment le blé moderne nous intoxique

-          Perméabilité intestinale : pourquoi c’est important, les aliments qui la modifient  « Hyper perméabilité intestinale : les aliments à éviter »

-          Intolérants au gluten : maladies auto-immunes plus fréquentes chez leurs proches

-           7 clés pour passer au sans gluten   https://www.lanutrition.fr/7-cles-pour-passer-au-sans-gluten

-           Le régime  sans gluten et sans caséine en pratique : https://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/les-maladies/l-autisme/le-regime-sans-gluten-sans-caseine-en-pratique

AVERTISSEMENT : Cet article n’est pas destiné à proposer un avis médical, un diagnostique ou un traitement. Avant toute auto médication, consultez votre médecin ou votre praticien de santé.